Détails du terme - Valeur ajoutée
Valeur ajoutée
La valeur ajoutée (VA) est une notion clé en économie. Elle
désigne la richesse réellement créée par une entreprise, une administration ou
même un individu lorsqu’il transforme des ressources pour produire un bien ou
un service. Elle permet de comprendre où, comment et par qui la richesse est
produite dans une économie.
Prenons un exemple simple. Une entreprise de menuiserie
achète du bois pour 300 000 €. Elle fabrique des jouets et les vend pour 1 000
000 €. La valeur ajoutée se calcule ainsi :
VA = Valeur de la production – Consommations intermédiaires = 1 000 000 – 300
000 = 700 000 €.
Ces 700 000 € représentent la richesse effectivement créée
par le travail de transformation. Cette somme servira à payer les salaires des
ouvriers, techniciens, cadres, les loyers, impôts, taxes et assurances, à
rémunérer les actionnaires, à investir dans de nouvelles machines ou bâtiments,
et éventuellement à dégager un bénéfice. La valeur ajoutée est donc le cœur de
l’activité économique : sans transformation, sans VA, il n’y a pas de
croissance, pas d’emplois et pas de revenus.
Calcul, exemples et cas particuliers
La formule générale de calcul de la valeur ajoutée est :
Valeur ajoutée = Valeur de la production – Consommations
intermédiaires.
La valeur de la production correspond au chiffre d’affaires
(recettes des ventes), auquel on peut ajouter la variation de stock. Les
consommations intermédiaires regroupent les biens et services utilisés pour
produire et consommés dans le processus, comme les matières premières,
l’énergie ou la sous-traitance.
Prenons l’exemple d’une boulangerie artisanale. Ses recettes
annuelles atteignent 200 000 €. Elle consomme pour 30 000 € de farine, œufs et
beurre, pour 10 000 € d’électricité et d’eau, et pour 5 000 € de services
extérieurs (livraisons, nettoyage…). Sa valeur ajoutée est donc : 200 000 – (30
000 + 10 000 + 5 000) = 155 000 €. Cette somme sert à payer les salaires, le
loyer, les charges sociales et les impôts.
Dans un autre exemple, une société de conseil réalise un
chiffre d’affaires de 500 000 €. Ses consommations intermédiaires se limitent à
20 000 € de logiciels et abonnements, 10 000 € d’électricité et Internet, et 15
000 € de services comptables. Sa valeur ajoutée est : 500 000 – (20 000 + 10
000 + 15 000) = 455 000 €. On observe que dans le secteur tertiaire, les
consommations intermédiaires sont souvent plus faibles que dans l’industrie, ce
qui augmente proportionnellement la VA.
Certaines situations sont particulières. Les
auto-entrepreneurs ou professions libérales ont souvent une VA proche de leur
chiffre d’affaires, car ils consomment peu de matières premières. Les
administrations publiques, ne vendant pas leur production, voient leur VA
évaluée par la somme des rémunérations versées aux agents. En agriculture, la
production varie selon les saisons ; la variation des stocks (récoltes non
vendues) peut être intégrée au calcul.
Utilisation de la valeur ajoutée (répartition)
Une fois créée, la valeur ajoutée est répartie entre plusieurs acteurs
économiques, afin de rémunérer ceux qui ont participé à la production et de
couvrir les charges de fonctionnement.
Elle sert tout d’abord à verser les salaires et cotisations
sociales (rémunérations des employés et charges patronales), puis à payer les
impôts et taxes liés à la production. Ce qui reste après ces paiements
constitue l’excédent brut d’exploitation (EBE), utilisé pour rémunérer les
actionnaires, investir ou épargner. Une partie est mise de côté pour les
amortissements, c’est-à-dire le remplacement des machines, véhicules ou
bâtiments, et une autre pour payer les intérêts sur les emprunts contractés. Le
« profit » correspond uniquement à ce qui reste après toutes ces utilisations,
c’est-à-dire le résultat net.
Par exemple, une entreprise produisant 1 000 000 € de jouets
avec 300 000 € de consommations intermédiaires dégage une VA de 700 000 €. Elle
consacre 400 000 € aux salaires et cotisations, 50 000 € aux impôts et taxes,
80 000 € aux amortissements et 20 000 € aux intérêts, ce qui laisse un bénéfice
de 150 000 €. Celui-ci pourra être réinvesti ou distribué aux actionnaires.
Des tensions peuvent apparaître sur cette répartition,
notamment lorsque les salaires stagnent alors que les profits augmentent.
L’évolution de la répartition de la VA constitue un enjeu de politique
économique, influencé par des mesures telles que la réforme fiscale, la hausse
du SMIC ou les aides à l’investissement.
Rôle de la valeur ajoutée dans la mesure de la richesse
nationale (PIB)
Le PIB (Produit Intérieur Brut) mesure la richesse produite par un pays sur une
année. Il se calcule en additionnant toutes les valeurs ajoutées créées sur le
territoire par les unités productives résidentes (entreprises, administrations,
associations…).
La formule est :
PIB = Somme des valeurs ajoutées + impôts sur les produits – subventions sur
les produits.
Les impôts sur les produits comprennent notamment la TVA et
les droits de douane. Les subventions sur les produits sont retranchées, car
elles ne proviennent pas d’une véritable création de valeur mais d’un transfert
public.
Imaginons un pays composé de trois entreprises : une usine
textile (VA = 1 200 000 €), un supermarché (VA = 600 000 €) et une entreprise
de services numériques (VA = 700 000 €). La somme des VA est donc de 2 500 000
€. Si l’État perçoit 300 000 € de TVA et verse 50 000 € de subventions à la
production, le PIB est : 2 500 000 + 300 000 – 50 000 = 2 750 000 €. Ce chiffre
reflète la richesse produite par l’économie nationale sur la période
considérée.